22.5.11
LXXXVIII - (Re)leituras - La Révolution en Amérique, par Guillaume-Thomas (l'Abbée de) Raynal - Commentaire de André Bandeira
Ce rapport et considérations vers la Révolution en Amérique, éclatée en 1774, ont été écrits en 1781. Le rapport vers les événements militaires est concis et exact. Les considérations politiques sont une surprise: Raynal avait écrit «De la Démocratie en Amérique», bien avant Tocqueville. Cela veut dire que la Démocratie était une aspiration depuis longtemps dans l'Occident. Mais cela n'est pas une surprise. Si l'aspiration a un nom, le contenu est historique. Selon Raynal -- et ça sert en témoignage historique -- la Démocratie était une aspiration évangélique et protestante ( bien qu'il ne mentionne pas ça) qui s'est nourrie en Angleterre avec un autre espoir, la Révolution Glorieuse de 1688. Mais le témoignage de l'observateur Raynal ne suffit pas pour prendre l'haleine toutes les fois qu'on renouvelle l'espoir, souvent aveugle et obsédé. Il y a de la politique et Raynal partageait avec Thomas Jefferson cette fascination pour le versement du sang qui cache une autre généalogie bien plus ancienne que celles des espoirs et des enthousiasmes. Il admire Richelieu et lui attribue le premier refus de l'oligarchie des têtes couronnées en Europe, en lui reconnaissant, tout de même, un rôle tirannique et haïssable. C'était, en somme, Richelieu qui a fait de la France la nation de la juste rébéllion contre la Tirannie. Cette marque de la bête que la Démocratie a acquise, en Europe, ça veut dire, le mystère de l'odeur du sang, a quelque chose à voir avec une pluralité de cultures très anciennes qui s'est trouvée en voisinage sur le bord atlantique de l'Asie depuis la nuit des temps. Et la Démocratie ne suffit point a trouver des points communs parmi ces ombres archaïques, et moins a les brouiller. Ce que Raynal dit avec des prévisions stupéfiantes autour du Destin de l'Amérique, et ça bien avant Tocqueville, ne sert qu'a nous convaincre que les États Unis sont bien une fuite en avant des fantômes de l'Europe.
16.5.11
LXXXVII (Re)leituras - Madame de Staël, par Ghislain de Diesbach - Commentaire de André Bandeira
Madame de Staël n'était pas belle. Elle était géniale. Lord Byron, qui avait quelque chose d'emporté par ses propres hallucinations, la considérait effrayante comme une gouffre entre les sommets des montagnes. Elle lui était supérieure et lui faisait des vertiges.Elle a séduit et tout son bonheur sentimental était dû à cette capacité de séduire comme quelqu'un qui surveille à la dernière allumette dans un orage. Il est incroyable comment elle, et ses compagnons de route, Chateaubriand, Napoléon, Benjamin Constant, Schlegel, Sismondi, Madame Récamier, ont vécu tant en tellement peu de temps. Comme ils ont inventé ou assourdi l'historigraphie, c'est encore à la séquence d'un Ancien Régime, d'une Révolution Française, d'un Empire et d'une Réstauration, sortant en éclair, qu'on doit une admiration pour ce genre de géants, capables, pourtant, de naviguer dans un temps surhumain. Marat disat que les révolutionnaires de 1789 devaient tout aux émeutes. Madame Staël a prouvé qu'on doit tout aux bouleversements du Destin. Mais il y une autre Histoire cachée derrière, celle-là du Protestantisme versus le Catholicisme. La bataille s'est étérnisée en France. Carlyle disait que la Révolution Française était bien le dernier pas du Protestantisme. Le déséspoir d'une bataille que ne finit jamais, fait de nous des monstres à survivre, et ça n'étonne point qu'on puisse devenir des drogués du sexe,quand le corps et l'âme sont trainés sans cèsse devant la Cour finale. Madame Staël a aimé sans cèsse et est bien devenue quelqu'un qui ne peut pas être jugé. Elle a été le symbole de la bonne voie pendant que la Révolution s'érangeait et devenait le cauchemar de la Terreur, elle a été vraiment la courageuse opposition au dictateur et plus tard au tiran Bonaparte. Et pourtant Madame Staël l'a sauvé la vie, en le prévenant d'un attentat contre lui, qui était exilé dans l'île d'Elba. Staël causait avec tout le monde et ne cherchait jamais à écraser l'adversaire.Elle prennait de l'opium comme du soda. Mais la narrative n'est pas la rêverie d'un opiomane: les furies qui ont été relachées pendant la Révolution française, eles étaient libres depuis longtemps. L'évolution frémissante de ce qu'on croit être le berceau de la démocratie occidentale, vers la Terreur, soit démocratique, soit impériale, était depuis longtemps dans l'identité de l'Europe. C'est pour ça que Madame de Staël est morte de 14 Juillet. C'est elle qui a décapité la Révolution, elle qui disait avoir toujours aimé Dieu,son père (Jacques Necker qui fut Ministre de Louis XVI), et la Liberté. Mais qui aime la Liberté, ne peut pas être aimé. Saint François le savait. Elle est morte pendant le sommeil, elle y est restée finalement.
7.5.11
LXXXVI (Re-leituras) - A Treatise of Human Nature, by David Hume - comments by André Bandeira
Today it is the 300th birthday of David Hume, the scottish philosopher who is probably behind Adam Smith and, therefore, who stands in the very foundations of the, so far, greatest myth of the twenty-first century: universal capitalism. Both Adam Smith and David Hume, if they were read properly, they would probably make the supporters of that myth feel sick. Neither Adam Smith nor David Hume believed that science was dictated by facts. Adam Smith wrote extensively on Astronomy, just to conclude that, even in Astronomy, everything was nothing but a construction of the human mind. So did Hume, on his subtile idea that there should be a pre-defined harmony between the constructions of the mind and the world of facts, having been said that the mind was mostly a complex of passions. The world of passions was the only thing sure to be described if there was any order to describe thereon. This leads me to state that globalization -- the mediatic name for universal capitalism, or for Fukuyama's End of History --was one of the most virulent tricks which was ever played on the western mind. Capitalism has been cultivated, not as societal and historical way, but, similarly to Darwinism, as a dogma of any social science. That holds for marxism too. Nevertheless, the rationalism which is imprinted on the studies of capitalism was based on the assumption that one is entitled to know, nothing more that his own passions and avoid an ensuing vertigo by holding to the assumption that the order of passions, whatever it maybe, should be similar to the one of facts. It is the most daring bet that a civilization has ever made and it still proves to be winning, as far as statistics may be daily manipulated to prove every self-fulfilling prophecy, where every question leads to the desired answer. But the brute fact is that on the basis of this mental skyskraper, it stays an enormous mistrust, were the honest love of a scottish Hume, for a french somewhat sadistic Hyppolite de Saujon -- a courtisan busy in advancing her passion's strategies in Paris -- ended up in the practice of what she hated, the most, in men: their «servile mind». The love of a rubicund and honest scottish man for a sanguine mediterranean woman, professional in the business of passions,it is not enough to build a plausible theory. That is why, for every sadistic, unbalanced entrepreneur, there is a masochistic admirer. Why do philosophers are so often unfortunate? I don't know. As Tolstoi said at the beginning of his Anna Karenina, each one is unfortunate by his own way. Still David Hume was too daring in compiling a «Treatise» on Human nature because his greatest blunder was not the human affair but aspiring to grasp a «nature», which, also in human affairs, stays always in flux. Instead of throwing some fluid data out of the boat, from time to time, Hume decided that there was a way of finding a definite formula for making the sea solid as rock. He ceased of sailing and kept digging his heels in the shore of bets. That's why capitalism is mostly a mental ailment: if one doesn't catch the fish, one should empty the sea. Now, would there still be a way for catching the scottish fish who seem, among UK wars of choice, decided to swim free in the ocean?
4.5.11
LXXXV - (Re)leituras - Helena, by Machado de Assis - comments by André Bandeira
This is a short romantic novel, written by the greatest name of brazilian Literature and one of the greatest in the Portuguese Language. Tomorrow, we'll commemorate the international day of the Portuguese language. The sixth Language in the world. I don't care whichever Languages, gets Portuguese to outrange. But that is a mistery, indeed, how a small nation balancing on the cliffs of the Atlantic, poor in resources, short of people, full of suicides, as Unamuno once said, manage to make people from wherever, stutter « Amo-te», or «Valha-nos Deus!», in every shore, under every sky. I think it is a mistery of lessoning, rather of shouting, a choice of enduring, instead of winning. Fernando Pessoa, a monarchist somewhat jewish, who said once that the Portuguese Language was his country, meant that a Nation is more a way of spreading and reaching out to others, than a territory. It is a shore where a handfull of people ties itself to the same mast and decides to sail forever, until the skyes open, over a new world where there is no sea. The ocean bed is full of portuguese sailores, including maybe a King who never was. This book tells us the story of a suicide, a young suicide, who comes as cousin, to be brought up in a mannor, at debuting age, falls in love with her cousin, already bound for a much more profitable marriage than hers and who finds out, too late, that she's is her cousin's half-sister. She is elegant, lovely, humble, and she cannot avoid attract and feeling attracted by a person she only got to know at a nuptial age, and who carries so many traits of her own, as she never shared with a brother or a sister. Finally, one gets to know that her father treated her as she was her own natural daughter, but she was not, in fact, her daughter. When everything seems to be rescued by a dodging fortune, when her «cousin» has already broken up with his fiancée, she tries to commit suicide and doesn't survive the attempt. She had thought, for long, that she was her beloved's sister and still she kept drawing him. She decided not to break a destiny which was bound to be fulfilled if she hadn't followed her instincts. It is a very beautiful novel which describes the watershed between romanticism and naturalism in a much intense way than some contemporaneous portuguese novels. And it invites a moral reflection, for times of whirlpools, rather than watersheds: the error lies not in our feelings, and subjective representations. We falter when we give up making our representations accord with our deeper feelings. There is no love which doesn't sail from the shore of a noble dream and we are captains of a much vaster ship than we think.
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