C'était le dernier livre, inachevé, de Bloch, celui fut, avec Ladurie et Braudel, le fondateur de l'École des Annales. C'était aussi un livre pour répondre à la question posée par son fils « À quoi sert l'Histoire?». On sait que l'école des Annales a récupéré le Moyen Âge et ferait le plaisir de Voltaire qui se plaignait d'une Histoire où on ne trouvait que des Rois et des généraux. Selon Bloch, le medium aevo ne serait plus la terre de personne entre la chute de l'Empire Romain et la Renaissance, mais, cela dit, la Renaissance aurait démarré déjà en 1060. On vient de revoir le Moyen Âge, maintenant -- par exemple au Brésil, dans le contexte du «journalisne historique» -- en disant que, ce temps-là, tous les jours de fête rassemblés, montaient à trois mois par an. Pour ceux qui traversent le désert d'une société mobilisée pour la perfomance, dont on vient de revoir le paganisme olympique ( et, donc, pour la guerre, puisque les jeux olympiques classiques n´étaient qu'un exercice de détente emportant sur des consèquences géo-stratégiques semblables à la détente des années de plomb, au XXème siècle), le n'importe quoi, ça ressemble au paradis.
Que profiter de cette ouvrage? Au-delà des considérations de Bloch, qui semble bien être un disciple de Bergson, en cherchant dans l'Histoire la même plasticité que le philosophe croyait trouver dans la Réalité, Bloch nous laisse, à la fin de chaque de ces cinq chapitres, des conclusions très sages, commme celle de qu'une Science n'est pas entièrement définie par son object, mais aussi par sa méthode. Il conclut aussi en disant que les causes, en Histoire, ne se postulent pas, mais qu'elles doivent être cherchées. Jusqu'un certain point, Bloch se tient à creuser la différence entre la concomitance des circonstances et l'extrait de la cause. Il semble que l'idée de causalité était sa grosse différence avec ses prédécésseurs positivistes, comme Renouvier, qui avaient -- selon lui --. écartée l'idée de Temps et d'une causalité qui consacrerait cette idée du Temps comme singularisation, innovation e propriété intellectuelle. Il demeure aussi dans des paradoxes comme celui de qu'il n'y a pas une science du Passé (réalité inachevée et continue) et que l'exigence autour des sources et des documents, n'exclut pas, ni le plaisir, ni la poésie dans le métier de l'Historien. En effet, le désir de raconter, notamment dans l'Histoire des faits singuliers, est une des richesses de l'univers de l'Historien. Ce que Bloch nous dit, c'est que ce que les positivistes croyaient comme étant «des faits» c'est déjà le produit d'une construction culturelle qui n'est pas, malheureusement, consciente, et que la conscience est indispensable comme outil du Scientifique de l'Histoire. Mais Bloch nous raconte aussi beaucoup d'anédoctes, autour de la fraude en Histoire, autour du péchè de «mensonge» en Science et sourtout, sur un impulse de suivre un récit et de le mêler avec la Science de l'Histoire. Quand on pense au nazisme, on se demande combien de fois a l'Histoire été forgée pour asservir les besoins de suivre une ligne vitale ou accomplir un sens de Destin. Et ça était si farouche, que les nazistes on du inventer une réligion runnique et souscrire à des théories comme celle de la terre creuse, pour ne pas parler de toutes leurs théories de la conspiration. Pour Bloch ça vaudrait aussi, par example, pour l'historicisme du communisme, notamment, protagonisé para Georg Plekhanov. Cela dit, on pense comment Bergson a perdu un fameux débat avec Einstein, vers le concept de Temps et comment, pourtant, son disciple Bloch a triomphé sur Durkheim, le long des faits mentaux de l'Europe. L'École des Annales est un triomphe de la méthode sur l'epilépsie des donnés et des «faits», que le patriarche du positivisme, Wittgenstein, considèrait l' «unité de compte» du Monde. Et parmi ces noms, on ne trouve que des juifs européens. S'agit-il d'une inquiètude propre au judaísme européen? Je m'en doute. Mais il s'agit certainement d'une inquiètude europeénne, probable dans des segments culturels européens où l'exercice d'autres métiers moins intelectuels, leur eu été longtemps interdite. Alors s'agit-il d'une question culturelle et historique, précisamment, celle de Bloch ? Je crois pas. En effet -- au contraire de Bloch -- il n'y pas de poésie dans le métier de l'Historien, à moins -- une fois de plus contre Bloch -- qu'on croye que la recherche continue peut être postulée, comme cause culturelle de la Science de l'Historie, laquelle n'est pas, ni du Passé, ni du Présent, ni du Futur. Cette «recherche continue» serait vraisemblablement une «cause», derrière les circonstances, qu'on peut raconter, et parler indiféremment aux sages et aux simples dans le même langage, mais elle ne serait qu'une des circonstances des événements: précisamment la circonstance moins consciente, ça veut-dire, l'idée impressioniste -- comme chez le concept de Temps en Bergson et Proust -- de la corrélation des circonstances. Enfin, un état d'âme, malgré l'examen délicat des sources et des documents. En effet, c'est que tous ces «faits et documents» ne sont plus q'une fine crôute sur la matière de l'Histoire. Si se soumettre à la fatalité de la complexité est une erreur -- et le réveil du cauchemar des narratives barbares et des récits autoritaires de l'Histoire europeénne serait déjà un fardeau si lourd qui justifierait cette faiblesse -- croire a une causalité qui sert sourtout nos besoins culturels, et états d'âme, ne sera plus qu'une éruption émotionelle. Dans un clignotage de neo-classicisme et romantisme, je dois dire que Bloch a fait un mauvais choix en se joignant aux franc-tireurs de la Résistance française de 1944. Il aurait du, plus en honneur de l'Histoire que de la Science de l'Histoire, se cacher jusqu'à la fin de la Guerre. Et que ce fusillé du 16 Juin, 1944, sous les ordres de Klaus Barbie, près de Lyon, puisse me pardonner, mais la sagesse du Temps est bien plus vaste que les enquêtes de l'Histoire.
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment